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Sur la plage d’El Hachem à Djerba, un fragment d’acier rouillé se dresse comme un cri silencieux. Beauté brute, blessure cachée. 🌊💔#15h14 #Picoftheday #Djerba #PlageSauvage #PollutionMarine #Littoral #Écologie #Tunisie #Epave #PhotoDuJour #PhotographieDocumentaire
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El Hachem n’est pas une plage comme les autres. Ici, pas de parasols, pas de transats, pas de cris d’enfants ou de vendeurs de glaces. Juste la mer, le vent, le sable. Une nature brute, préservée — ou presque. Sur cette côte sud-est de l’île de Djerba, la Méditerranée se fait sauvage. Elle respire encore librement, entre dunes et étendues silencieuses.
C’est une beauté silencieuse, presque secrète. Peu de visiteurs s’y aventurent. Ceux qui le font, marchent longuement pour y arriver. Ils viennent pour s’y perdre, pour s’y retrouver. Les photographes la rêvent à l’aube, les marcheurs la découvrent à marée basse, les amoureux du silence y trouvent un refuge.
Quand la rouille parle plus fort que les mots
Et pourtant, sur ce rivage pur, une tâche d’ocre rouille trouble le regard. Ce morceau de métal, déchiré, tordu, est là comme un avertissement. Il est à la fois œuvre d’art involontaire et souvenir amer. On ignore ce qu’il était : une pièce de coque ? Un vestige militaire ? Un rebut industriel ? Mais ce qui compte, c’est qu’il est là , posé, figé.
Il fait partie du décor, comme s’il avait toujours été là . Mais il ne devrait pas. Ce fragment d’acier corrodé n’est pas un simple oubli. Il incarne ce que la mer rejette quand elle en a assez. Ce qu’elle vomit lorsqu’on la gave. Il est la preuve matérielle que la pollution marine, même à Djerba, même sur les plages les plus reculées, laisse des marques.
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Djerba : L’île aux contrastes
Djerba est souvent vendue comme une carte postale. Mer turquoise, maisons blanches, palmiers nonchalants. Mais elle est aussi un territoire en tension. L’île est à la croisée des chemins : entre tourisme de masse et patrimoine local, entre développement économique et préservation environnementale.
Chaque année, des tonnes de déchets sont collectées sur ses plages. Plastiques, filets de pêche, bouts de métal, chaussures, bouteilles. Certains sont apportés par les courants, d’autres jetés directement. Parfois, c’est la mer qui sert de dépotoir. Et parfois, c’est elle qui rend la mémoire — comme sur El Hachem.
Une nature fragile, à défendre
La plage d’El Hachem reste, malgré tout, un miracle. Peu touchée par l’urbanisation, elle abrite encore une faune discrète. Des crabes, des oiseaux marins, parfois même des tortues viennent y pondre. C’est un sanctuaire. Mais un sanctuaire fragile.
Les ONG locales se battent pour protéger ce littoral. Des campagnes de nettoyage sont menées régulièrement. Des appels sont lancés aux autorités pour mieux encadrer le traitement des déchets. Les habitants, eux, oscillent entre fierté de cette nature sauvage, et impuissance face à sa lente dégradation.
La photo de cette épave devient alors un cri. Muet mais puissant. Elle raconte ce que les mots taisent parfois. La beauté ne suffit pas à protéger. Il faut voir, il faut nommer, il faut agir.
Savoir regarder autrement
Regarder cette image, c’est apprendre à lire les traces. À comprendre que même une plage déserte a son histoire. Que la rouille peut être belle, et triste à la fois. Que chaque rivage raconte quelque chose de nous, de ce que nous laissons, de ce que nous préservons.
El Hachem n’a pas besoin d’artifices. Sa lumière suffit, sa mer parle. Mais cette photo nous rappelle qu’il faut être vigilants. Que même l’invisible laisse des preuves.
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