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Ils sont rares, les cinĂ©mas qui rĂ©sistent. Mais certains, comme des phares dans la tempĂȘte numĂ©rique, tiennent bon. Ă La Souterraine, au creux du Limousin, le cinĂ©ma Eden continue dâilluminer les soirĂ©es. Une façade blanche, des lettres rouges, une Ă©toile au sommet. Câest modeste. Câest beau. Câest prĂ©cieux.
Je suis tombĂ© sur lui par hasard. Un virage, un trottoir humide, une rue paisible, et soudain : EDEN. Tout droit sorti dâun autre temps. Ici, pas de multiplexe ni de moquette criarde. Juste une salle, peut-ĂȘtre deux. Des fauteuils quâon nâimagine pas neufs, mais confortables. Une programmation choisie avec soin. On y projette « La Chambre de Mariana », « Ma mĂšre, Dieu et Sylvie Vartan ». Des films Ă taille humaine. Comme le lieu. Comme la ville.
Sous le porche vitrĂ©, les affiches sâalignent comme des promesses. Elles annoncent du sensible, de lâintime, du vrai. Jây lis aussi lâengagement. Celui de continuer Ă faire vivre le cinĂ©ma, mĂȘme loin des grandes mĂ©tropoles. Et surtout, celui dâouvrir une porte vers ailleurs, dans un quotidien parfois trop silencieux.
Ce cinĂ©ma sâappelle Eden, et il nâest pas lĂ par hasard. Il est plantĂ© dans une ville au nom poĂ©tique : La Souterraine. Un nom qui Ă©voque le mystĂšre, lâancien, le cachĂ©. Et câest vrai. Ici, lâHistoire est partout. Dans les remparts mĂ©diĂ©vaux, dans lâĂ©glise Saint-Pierre, dans les ruelles pavĂ©es.
Je me suis promenĂ© avant la sĂ©ance. Une lumiĂšre grise baignait les toits dâardoise. Les volets fermĂ©s ne disaient rien, mais jâai senti une prĂ©sence. Celle des habitants, discrets, fiers, fidĂšles Ă leur ville. Il y a une gare, une halle, des marchĂ©s. Et cette impression que tout le monde se connaĂźt. Ă La Souterraine, on ne passe pas. On sâarrĂȘte.
Jâai franchi les portes du cinĂ©ma un soir de semaine. Une dame souriante vendait les billets. Elle mâa reconnu, alors que je nâĂ©tais jamais venu. Câest ça, lâesprit des petites villes. Lâaccueil nâest pas une stratĂ©gie. Câest un rĂ©flexe.
Dans la salle, quelques rangĂ©es de siĂšges. Des couples, des jeunes, des anciens. Pas de popcorn qui crĂ©pite. Juste le silence, puis lâimage. Pendant une heure quarante, on est ensemble. Et Ă la fin, on discute. Le film nous a touchĂ©s, dĂ©rangĂ©s, inspirĂ©s. Peu importe. On en parle.
Les cinĂ©mas de petite ville sont plus que des lieux de projection. Ce sont des cĆurs battants. Des lieux de lien. Des phares culturels dans des territoires souvent oubliĂ©s. LâEden de La Souterraine nâest pas un survivant. Câest un combattant.
Il montre quâon peut faire du cinĂ©ma autrement. En misant sur la proximitĂ©, la curiositĂ©, la fidĂ©litĂ©. Il montre que la culture ne doit pas ĂȘtre une affaire de centre-ville. Mais un droit pour tous, partout.
Et il montre que la beauté, parfois, se niche dans une façade un peu vieillie, sous une étoile sculptée.
Si vous passez par la Creuse, arrĂȘtez-vous Ă La Souterraine. Marchez dans ses ruelles, entrez dans ses cafĂ©s, Ă©coutez ses silences. Et poussez la porte de lâEden. Le film qui y passe ne changera peut-ĂȘtre pas votre vie. Mais le geste, lui, dira beaucoup.
Soutenir ce cinĂ©ma, câest croire en la possibilitĂ© dâun monde plus lent, plus doux, plus juste. OĂč lâon prend encore le temps de sâasseoir ensemble, dans le noir, pour rĂȘver Ă voix basse.
Sur 15h14.fr, chaque photo raconte une histoire. Celle-ci mâa menĂ© Ă La Souterraine. La prochaine vous emmĂšnera ailleurs. Ouvrez lâĆil.
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