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Je marche dans une ruelle étroite. Soudain, un mur blanc s’illumine sous mes yeux. Une voiture peinte à taille réelle surgit du décor, chargée de poteries et de tissus colorés. L’immobilité du béton disparaît. La scène devient vivante. Voilà l’essence de Djerbahood, ce projet fou qui a transformé un village traditionnel en galerie d’art à ciel ouvert.
Le lieu s’appelle Erriadh. C’est un ancien village, situé au centre de l’île de Djerba, en Tunisie. Ses ruelles sont étroites, ses maisons blanchies à la chaux. Ici, l’architecture traditionnelle domine : portes en bois peintes, fenêtres grillagées, coupoles blanches qui reflètent le soleil. Un décor méditerranéen typique. Mais depuis une décennie, les murs racontent une autre histoire. Celle du street art, venu du monde entier.
En 2014, l’idée prend forme : inviter des artistes urbains internationaux à investir les façades. Pas dans une capitale européenne. Pas dans une galerie prestigieuse. Non. Dans ce village tunisien, loin du tumulte des métropoles. Résultat : plus de 150 artistes venus de 30 pays. Des fresques monumentales, des dessins poétiques, des graffitis engagés. L’art contemporain sort de ses frontières. Il dialogue avec la pierre, le sable et la lumière de Djerba.
Je déambule dans les ruelles. Chaque mur réserve une surprise. Ici, un visage immense peint en noir et blanc. Là, une calligraphie arabe qui se déploie comme une vague. Plus loin, un personnage coloré qui semble bondir hors du mur. L’effet est saisissant. Le contraste entre la simplicité des maisons et la richesse des fresques crée une émotion immédiate.
Djerbahood n’efface pas le passé. Il l’enrichit. Les fresques reprennent souvent des symboles locaux : poteries, poissons, motifs berbères, couleurs méditerranéennes. L’art ne recouvre pas la mémoire. Il la met en lumière. En se promenant, je comprends que le village devient un livre ouvert. Un livre où chaque mur est une page.
La fresque que j’ai photographiée illustre parfaitement cette idée. Une vieille voiture tunisienne, chargée de marchandises. Elle raconte les marchés, les échanges, la vie quotidienne. Elle avance dans une ruelle peinte avec un réalisme troublant. L’œil hésite : est-ce une peinture ? Est-ce une scène réelle ? Ce flou entre art et réalité est au cœur de l’expérience Djerbahood.
Ce qui frappe le plus, c’est la liberté. Pas de billet d’entrée. Pas de murs fermés. Tout est à ciel ouvert. Les habitants eux-mêmes vivent au milieu des œuvres. Les enfants jouent au pied des fresques. Les anciens s’assoient devant leur porte, entourés de visages géants et de couleurs éclatantes. L’art se mêle à la vie quotidienne.
Les artistes viennent du monde entier. Mais le projet s’ancre dans le local. Les habitants ont accepté d’ouvrir leurs façades. Ils ont offert leurs murs à la créativité. C’est une collaboration unique entre traditions séculaires et modernité artistique. Et c’est peut-être pour cela que l’expérience touche autant : elle relie les cultures, les époques et les continents.
En visitant Djerbahood, je ne regarde pas seulement des peintures. Je ressens un souffle, une énergie collective. Chaque fresque est un pont. Un pont entre la Tunisie et le reste du monde. Entre le passé et l’avenir. Entre l’intime et l’universel. Et ce souffle, je le garde en moi bien après avoir quitté les ruelles.
Si vous voyagez à Djerba, oubliez un instant les plages et les hôtels. Perdez-vous dans Erriadh. Marchez sans plan. Levez les yeux sur les murs. Laissez-vous surprendre. C’est une expérience unique. Un musée sans plafond, où chaque coin de rue est une œuvre d’art. Et où l’on comprend que l’art urbain n’est pas une rupture, mais un dialogue avec l’histoire.
Aujourd’hui, Djerbahood est plus qu’un projet artistique. C’est un symbole. Celui d’une Tunisie ouverte, créative, ancrée dans ses racines mais tournée vers le monde. C’est aussi une preuve que le street art, souvent éphémère, peut devenir patrimoine. Ici, il ne disparaît pas. Il s’intègre. Il vit.
En regardant ma photo, je sais que j’ai capté un fragment de ce souffle. Une fresque, une voiture, un mur peint. Mais derrière cette image, il y a tout un village. Un musée vivant. Et pour en découvrir d’autres, je vous invite à explorer encore plus loin sur 15h14.fr.
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